Les marchés actions ont dans un premier temps fait preuve d’optimisme, le CAC 40 débutant à 7 234 points pour toucher un plus haut annuel en clôture à 7 373 (plus haut de son histoire à 7401 en séance !) avant de plier fortement à l’annonce de la faillite de plusieurs banques américaineset aux difficultés du Crédit Suisse faisant craindre aux investisseurs un « nouveau » Lehman Brothers. Finalement rassérénés par l’intervention des banques centrales, ceux-ci ont repris confiance, l’indice parisien s’établissant à 7 322 points.
La rapidité des mesures prises tant aux USA qu’en Suisse ont permis d’endiguer au moins temporairement les craintes systémiques, le Trésor américain garantissant leurs dépôts aux clients de la Silicon Valley Bank (SVB), Silvergate Bank et de Signature Bank (banques spécialisées dans le financement de la tech. et/ou des cryptomonnaies), la Confédération helvétique autorisant quant à elle la reprise du Crédit Suisse par son concurrent historique, l’UBS.
Ce « stress » bancaire constitue néanmoins pour la Réserve Fédérale et les autres banques centrales une première alerte sérieuse sur les conséquences du resserrement monétaire sur l’économie et plus particulièrement sur le système financier. Dans ce contexte les réunions de la FED et de la BCE étaient très attendues.
Comme l’a rappelé son gouverneur, J. POWELL, la Banque centrale américaine se doit de poursuivre son resserrement monétaire l’inflation restant forte même si cette fois la hausse décidée n’a été que de 0,25%, portant son principal taux directeur entre 4,75% et 5%.
La BCE quant à elle n’a pas dévié de sa trajectoire en procédant à une hausse de 0,5% de ses taux directeurs. La vigueur de l’inflation reste incompatible avec son objectif de stabilité des prix nécessitant de porter le taux de rémunération des dépôts à 3%. Aucun engagement n’a été pris pour le futur et la prochaine décision dépendra des statistiques économiques et de la situation financière. Si la crise a été évitée (pour le moment ?), Christine LAGARDE a rappelé que la BCE avait encore du chemin à parcourir pour contraindre l’inflation.
L’apaisement espéré des craintes sur certains établissements bancaires, la qualité des résultats des entreprises américaines pour le T1 2023 et leurs anticipations influeront sans nul doute sur l’évolution des marchés actions pour ce printemps, mais la volatilité risque d’être à nouveau au rendez-vous !